Une Visite au Docteur Réflexions sur l'Euro |
|
Mes
excuses d'avance pour les fautes de français, le lecteur comprendra
pourquoi la majorité des textes sur ce site sont écrits en anglais!
Mon premier paiement par Euro- chèque
Une discussion peu satisfaisante
Une malaise m'envahissait
Soyons courageux, refusons l'intimidation!
Le force des "Euro-dévots"
Même les banques
Quelque chose d'exceptionnel a eu lieu
Oof! L'honneur est sauvé
Une croisement entre Sœur Thérèse et le Cheshire Cat
Le rouleau compresseur en route
Une propagande maline
La méthode de la crémaillère
Napoléon et Hitler
Les 5 questions
Deux tendances pour élargir l'Europe
Charlemagne à Hitler, même combat ?
Neil Kinnock et Giscard d'Estaing
Une garantie de démocratie
Le moteur derrière, ou devant
Des syndicats pas comme les autres
"La classe politique" - un autre suspect
La situation des élus, ou pourquoi une fois qu'on commence, on ne peut pas s'arrêter - les toxicos du pouvoir
Un groupe social sans nom
France Intox
La "gauche" détournée
L'auto- reproduction assurée
L'exception française contre les méchants anglo-saxons
"Démocratie ? Connais pas !"
Les masses grises de bureaucrates européens
La question facile
Un argument perdu
Non au super- puissances !
Est-ce que "big" est "beautiful" ?
Des régions qui savent dépenser
Des arguments fallacieux
* la taille, ça compte!
La vitesse naturelle de l'histoire
Deux exemples à ne pas suivre - de Bismarck à Sharon
La loi de l'expansion des empires
La condition humaine
Les issues sont complexes, les esprits paresseux
Note du 19/3/2003
Peut-on construire le bonheur des peuples par le mensonge et la manipulation ?
|
La semaine dernière, après quelques hésitations,
je me suis rendu à l’évidence que j’étais bien enrhumé et que ce
rhume n’allez pas partir tout seul: il n’y avait plus de choix, une
visite au médecin s’imposait. Après la consultation,
diagnostique et ordonnance on passe au moment où, habitué au système
britannique, je trouve toujours un peu gênant, voir embarrassant: la
sortie du chéquier pour payer ces services. J’ai toujours un petit
sentiment de dégoût de donner de l’argent à un médecin, surtout
une femme, un peu comme si j’étais dans une maison de passe. La première
moitié de ma vie ayant été passe dans un pays doté d’un service
public universel (et gratuit) de santé (au moins jusqu’à Madame
Thatcher), je me sens toujours mal à l’aise à ce moment précis, et
j’essaie de soulager mon embarras par une remarque, léger, censé être
humoristique, mais qui doit certainement simplement agacer la
praticienne qui entend cinquante fois par mois des platitudes
semblables. Ce jour là, le 3
janvier 2002, c’était tout tracé: “Je paye en Euros, je
suppose?” Dis-je, en sortant mon chéquier Euro, tout neuf. “Vous
aussi, vous allez y venir bientôt!” Elle me lance. Je ressens, réelle
ou imaginé, une légère agressivité, ou plutôt un défi, chose
courant dans l’ambiance anti-“anglo-saxon” au quel je m'habitue
depuis quelques années en France. Pour moi, c’est un drapeau rouge à
un taureau, et évidement je réponds, comme maintes fois avant, que
“Certainement pas, si on demandait mon avis”. L’échange qui
suive, restait calme et, j’espère, courtois, je comptais sur elle
pour me soigner après tout. La conversation ressemblait, presque mot
pour mot, à de nombreux d’autres avant, un peu comme avec les témoins
de Jéhovah: il n’y avait pas de doute, j’étais encore tombé sur
une “europhile” militante! Je contrai les délices
exposés de pouvoir dépenser les même billets et pièces dans toute
l’Europe, avec l’affirmation (vraie) que je n’allai presque jamais
ailleurs que l’Angleterre et la France, et que ces petits problèmes
me semblaient insignifiants par rapport aux questions de souveraineté
nationale, démocratie etc. La discussion était brève, d’autres
patients attendaient dans la salle d’attente qui étaient sûrement
plus concernés par leurs maladies que nos balivernes. J’avançai mon
gambit préféré, “regardez l’histoire pour comprendre le présent”,
le parallèle avec la méthode employée par Bismarck pour unifier l’Allemagne,
elle contre-attaqua avec “une Europe unifiée dotée d’une bonne
politique régionale”, et ainsi de suite. Le clou de la
conversation, qui illustre bien la véritable pauvreté du débat à un
moment ou des centaines de millions de personnes sont en train de
prendre des décisions qui engage tout notre avenir, c’était quand je
parlais des inconvénients d’un même taux bancaire dans des pays
ayant une situation économique très différente, un sujet je pensais
assez souvent abordé dans le presse, et elle m’a simplement répondu
qu’elle ne comprenait rien de l’économie; réponse troublant chez
un médecin qui a dû suivre 25 années de scolarité, et qui fait partie
de l’intelligentsia avant-garde de la Nation. En rentrant chez moi je
sentais tout de même une malaise. Finalement c’est toujours pareil,
ces discussions bâclées, sans suite, coupées par le temps qui
pressent, mais aussi par la lenteur de nos réactions, nos cerveaux
fatigués par la vie et lavés par le flot de propagande qui nous
submerge en permanence. Est-ce qu’il n’y a jamais eu une opinion
changée ou idée transmise dans tous ces bavardages? J’en doute.
Faut-il donc abandonner, laisser aux professionnels de l’intox, les
grandes gueules, les spécialistes de l’intimidation intellectuelle,
un terrain libre et cacher sa tête fermement dans le sable?
Non, c’est trop lâche. J’ai donc décidé au
moins d’essayer de mettre mes idées par écrit, ceci m’obligerais
de clarifier mes pensées, trouver des arguments et vérifier des faits,
ensuite... je pourrais au moins donner un exemplaire à mon médecin. De
plus, je pouvais garder toujours une photo-copie dans ma poche, et la
prochaine fois que je sens une dispute dans l’air, je peux simplement
donner le papier, éventuellement en échange pour celui de mon
interlocuteur potentiel, si le pratique devient répandu, ainsi évitant
beaucoup d’énervement pour peu de résultats. Voilà le pourquoi, maintenant au travail... Non à “L’Euro-Intox”
ou, D’abord, mesurons le force des “Euro-dévots”. La France est un
pays ou le moindre reforme, changement ou même suggestion de quelque
chose du gendre déclenche, presque systématiquement, un levé de
boucliers touts azimuts, grèves (si le secteur public est même
vaguement concerné), mise en place de barricades sur les routes,
blocage des ports et aéroports, destructions d’édifices publics,
incendies de pneus devant les Conseils Régionaux - ou carrément le véhicules
entiers si des “cités difficiles” sont dans le coup - déversements
de pommes de terres/cadavres de cochons/excrément d’animaux dans
divers lieux publics etc. Alors qu’on vient de changer de monnaie,
d’abandonner l’indépendance de la France en ce qui concerne une
bonne partie de ces pouvoirs de décision économiques et tout le monde
est très fier que tout c’est bien passé. Même les tentatives des
Syndicats du secteur bancaire pour exiger une “prime-euro”, une
revendication traditionnelle et prévisible, a été un échec total. Que la population
accepte la mise en pratique de décisions d’un gouvernement démocratiquement
élu, prise dans les règles de l’art n’étonnerait personne s’il
s’agissait de l’Allemagne, du Danemark ou même du Royaume Uni, mais
pour la France de la fin du 20ème siècle c’est étonnant,
miraculeux. C’est claire que quelque chose d’exceptionnel a eu lieu. Certes, tous les partis
politiques traditionnelles, de droit ou de gauche, sauf une frange aux
extrêmes sont pour. Même le Parti Communiste ne conteste pas
ouvertement l’opinion dominant. Les Syndicats non plus, le patronat
encore moins, le petit commerce se félicite de faire tout pour aider ce
changement, avec juste un tout petit bémol pour regretter qu’ils
“fassent le boulot des banques sans être payés”. Ces derniers, en
dépit d’une première réaction viscérale de refuser de changer les
francs “de personnes non titulaires d’un compte dans l’établissement”
(ouf! Au moins quelques uns restent fidèles à la tradition qui veut
que dans le doute, on embête le public) ont fini par faire marche arrière
et nager avec le courant. L’un après l’autre,
des politiciens et bureaucrates de tous bords passent à la télé pour
se féliciter, s’auto féliciter, et de remercier les “Français”
de leur sagesse, intelligence, esprit civique etc. - des mots qu’on a peu souvent l’occasion de placer - comme s’il y avait
jamais eu le moindre doute que c’était possible de changer le libellé
sur les billets de bancs et ensuite appliquer un taux de conversion. Mes
enfants font le même exercice plusieurs fois par année quand nous
allons en Angleterre mais ils n’ont jamais eu droit aux louages du Président
de la République! Des reportages montrent
des clients souriants dans les magasins, des touristes radiants du
bonheur de pouvoir dépenser leur Euros français en Espagne et réciproquement.
Nous avons même eu droit, lundi soir (fin janvier 2002) à Mme Fontaine, en direct de
Strasbourg, carrément en état de grâce, jubilant d’émotion béatifique
comme un croisement entre Sœur Thérèse et le Cheshire Cat. Je ne sais
pas si elle était sous “médicament” ou simplement dépassée par
l’émotion, mais la brillance de ses yeux, et le sourire humide et
extatique, d’oreille à oreille, faisait peur à regarder. La
similitude avec certains évangélistes Américains donne peut-être un
indice à suivre pour comprendre ce qui se passe. L’astuce c’est
d’avoir progressivement emmener le public, en France comme dans
d’autres pays, depuis des années, par de tous petits pas sur un
chemin qui n’a jamais été clairement dévoilé. A chaque pas on
parle que de l’étape concernée, présenté toujours par ses aspects
les plus anodins et positifs, d’une telle manière que c’est presque
impossible de contester, surtout quand la quasi-totalité de la société
politique et les médias soutiennent férocement le tout petit, gentil
étape. Les premières démarches
étaient probablement les plus risqués, mais à cette époque peu de
personnes voyaient ou on allait, et ceux qui savaient n’avaient que
peu de mal à exposer ces sceptiques comme des illuminés,
conservatrices et incapables de comprendre “l’esprit de l’Europe”,
surtout dans la mesure que les vraies extrémistes comme Le Pen étaient
également contre ces petits changements. Pratique, n’est-ce pas? Une
fois le rouleau compresseur en route, même devant les conséquences désastreuses
de certains petits pas, les accords de Schengen, par exemple, on mettait
en cause éventuellement certains aspects de l’étape concernée,
jamais l’ensemble du processus. Qui peut être “contre
L’Europe”? On ne dit jamais “contre une Union Fédérale d’Europe”,
mais simplement le mot “Europe”. Qui peut nier, après deux guerres
mondiales l’intérêt de forger des liens entre L’Allemagne et
d’autres pays du continent? Qui pourrait être pour la guerre?
Evidement personne. Qui pouvait nier l’avantage de pouvoir passer
d’un pays à un autre sans contrôle douanier? Vous n’êtes pas en
faveur de payer des droits de douanes, quand même? Evidement que non!
Mais quand quelques années plus tard, les accords décidés sont mis en
application, on supprime le “Duty Free” et les tarifs des ferries
sont doublés du jour au lendemain, on explique que cet inconvénient
est inévitable justement à cause du petit pas de quelques années
avant. C’est la méthode de la crémaillère, toujours des petits
mouvements dans une seule sens, jamais de retour en arrière car chaque
fois les étapes précédentes imposent la suite. Le problème
fondamental est qu’il n’y a jamais un vrai débat sur les objectifs
à long terme; ou est-ce que ce processus mène réellement? Pour moi, la réponse est évidente, l’objectif
est une union politique d’Europe; Napoléon et Hitler et d’autres
ont essayé par la force, maintenant on essaie par la ruse. Il reste à
démontrer que : (1) cet objectif existe vraiment, (3) pourquoi, ensuite il faut se demander (4) pourquoi les artisans du processus ont toujours caché leur jeu. Finalement, même si mon opinion doit déjà être évident, il faut, quand même, (5)
discuter le pour et contre d’une telle union. (1) Fantasme ou réalité? Depuis l’origine il y
a eu deux gros tendances parmi ceux qui militaient pour
l’approfondissement de l’Union européenne; ceux qui croyaient dans
nécessité d’un marché commun et ceux qui voulaient aller beaucoup
plus loin pour aboutir à une union politique, les Etats Unis
d’Europe. L’idée même est très ancienne, l’Empire Romain, L’Empire
de Charlemagne et le Saint Empire Romain existaient durablement,
d’autres, ceux de Napoléon et Hitler beaucoup moins, heureusement
d’ailleurs! En étant généreux, on peut concéder que les
motivations étaient différentes, mais j’ai mes doutes, il faut une
certaine mentalité pour justifier la conquête sanguinaire par des
lendemains hypothétiques qui chanteraient. Les arguments aujourd’hui
sont les mêmes, les méthodes sont, pour le moment, plus pacifiques.
Après deux guerres mondiales atroces, l’opinion publique était mûre
pour n’importe quelle solution pour empêcher une troisième. Comme
toujours, les arguments sonnent vrais. La politique, comme la
nature, abhorre le vide, et de nombreuses bonnes âmes l’ont rempli.
Dans chaque pays il y a ceux qui prônent avec la ferveur des évangélistes
d’aller “plus loin dans la voie de l’union” (qui peut être
contre l’union?) ou “d’avoir le courage de dépasser les frontières”
(qui peut être contre la notion de courage?) et ainsi de suite. Il
suffit d’écouter la radio pour entendre d’exemples encore plus
beaux. Souvent ceux qui ont subit des défaites en politique nationale
trouvent une nouvelle jeunesse en Europe, Neil Kinnock ou Giscard
d’Estaing par exemple. Il n’y ait donc aucun doute qu’il existe
une importante mouvemente en faveur de cette union politique,
l’existence réelle de l’objectif, le point (1) est démontré. (2) A qui profite le crime? L’existence de
nombreuses personnes dans tous les domaines, publics, politiques,
patronaux, syndicaux etc. qui croient dans une Union Européenne
politique, pour des motifs tout à fait légitimes et honorables, n’a
rien de nouveau ni étonnant. Ces idées souvent généreuses,
pacifiques et désintéressés, mais jusqu’alors assez minoritaires
n’expliquent pas la force du mouvement actuel, quelque chose d’autre
s’est additionné depuis plusieurs d’années. D’abord, l’élargissement
du UE a agi en catalyseur, les forces en mouvement se sont amplifiés et
surtout les moyens de l’administration européenne ont été
progressivement renforcés. Pour plusieurs pays,
L’Espagne, le Portugal, la Grèce, l’adhésion n’étaient pas
seulement un avantage économique mais, pour beaucoup de leurs habitants
et leurs amis dans d’autres pays, étaient surtout vue comme une
garantie de démocratie après des périodes plus ou moins longue de
dictature. Dans ses conditions, les ennemies naturels du centralisme
autoritaire qu’on pouvait commencer à percevoir dans certains
discours européens, se sont tus. On doit souvent choisir entre différentes
priorités, et il est probable que le danger à peine perceptible, et
apparemment lointaine, a semblé le moins pressant. Le moment ou un
mouvement déterminé contre la consolidation européenne aurait pu réussir
était perdu, le processus était en route, et, avec chaque année,
devenait plus inéluctable. Ces raisons sont
toujours insuffisantes, un tel mouvement doit forcement bénéficier de
moyens, structures et motivations pour réussir aussi rapidement.
Traditionnellement, dans le tiers monde, c’est l’armée qui fourni
de tels moyens, évidement ce n’est pas le cas ici, dans nos pays le
patronat, avec son organisation et son argent? Cette explication ne résiste
pas l’examen, les entreprises ont surtout besoin d’un marché
commun, ils ont plutôt peur d’un gouvernement centrale fort, qui
mettrait peut-être fin à leurs arrangements trans-frontaliers. Il
n’y a pas d’évidence convainquant de ce coté. Les syndicats? On
peut faire les mêmes remarques, ils sont probablement plus favorables,
mais en France ils ont très peu de moyens, surtout dans le secteur privé
où les syndicats sont actuellement quasiment inexistants (Pourquoi ?
Ah, mais cela, c’est une autre histoire). Tiens, un indice, si les
syndicats sont aussi faibles dans le secteur privé, et si on entend
tellement souvent parler des syndicats et grèves en France, il doit
bien y avoir des structures syndicales quelque part. Bien sur, c’est
dans le secteur public que les organismes dits “syndicales” sont
actives, tellement que leur rôle dépasse de loin leur rôle
traditionnel. Loin d’être un frein à la carrière (souvent un frein
tellement fort que votre carrière s’arrête tout court dans le privé!)
l’appartenance syndicale est le chemin à l’avancement dans le
secteur public. Souvent les hiérarchies sont plus faibles que les représentants
syndicaux dans les administrations; combien de fois à la radio, c’est
un délégué syndical qui donne le point de vue d’une institution
publique au lieu du Directeur. Ici, donc, on commence à percevoir un
acteur qui aurait les moyens d’actions d’influencer l’opinion
publique en France au moins, mais avec quelle motivation? On verra plus
loin. L’autre suspect, évidement,
est ce qu’on appelle “la classe politique”, nationale et Européen.
Depuis la régionalisation, qui ajoute une couche de démocratie supplémentaire,
la mise en place de nombreux regroupements (SAN etc.) mais sans jamais
le moindre effort de rationalisation ou suppression d’assemblées élues,
chose impensable dans l’ambiance régnant, la France doit comporter un
nombre d’élues record. Si on ajoute les divers organismes paritaires,
consultatifs et ainsi de suite et les légions à Bruxelles et
Strasbourg on commence à percevoir le poids d’une telle foule. Il faut aussi analyser
la situation des ces élus, qui pendant de longues périodes de leur vie
sont pris dans une activité valorisante et flatteuse, beaucoup plus que
leur vie professionnelle précédente. Sans parler des différences éventuelles
dans leur rémunération, après dix ou vingt années comme Maire ou Député,
est ce qu’ils ont vraiment envie de retourner derrière le guichet
d’une banque, ou devant une trentaine d’élèves désabusés?
Objectivement, la tentation de s’accrocher à leurs sièges, qui
normalement ils occupent pour une durée délimitée, doit être très
fort. Combien d’élus, battus dans le jeu naturel de l'alternance démocratique,
s’arrangent une porte de sortie dans l’administration européenne?
La relative facilité pour des fonctionnaires par rapport aux employés
du privé s’ajoute à d’autres facteurs qui mènent à une sur-pondération
des personnels du secteur public, les enseignants en particulier, dans
tous les de plus en plus nombreuses couches de gouvernement. On arrive, finalement,
à la création d’un groupe social, sans parler de classe sociale,
ayant des intérêts, matériels et morales, culture, vocabulaire, même
style de vie, qui sont très similaires. Le nombre de personnes concerné
directement est au moins 25% de la population en France et on peut
estimer que une famille sur deux comporte quelqu’un du groupe. Il
suffit de regarder sa propre famille, pour faire le compte, et il suffit
également de discuter quelques minutes à table sur deux ou trois
sujets judicieusement choisis, pour en avoir la confirmation de
l’extraordinaire uniformité d’opinion dans ce groupe social. Les
chaînes de télévision publique, les stations de radios comme
“France Info”, dont le personnel font, bien sûr, partie de ce
groupe, le renforce en
permanence par une langue de bois bien rodée. Même les feuilletons télévisés
se pressent à valoriser les qualités de “l’Instit”, du “Kiné”,
du “Mono”, du “Proviseur” etc. Notez l’utilisation d’un
diminutif sympa et anonyme, c’est la corporation qu’on veut
promouvoir, pas l’individu. C’est tout le contraire des feuilletons
Américains où le titre est presque toujours un nom, “Colombo”,
“Mike Hammer” ou les séries françaises d’une autre époque,
“Maigret” ou “Nestor Burma”. On parle des aventures et on
valorise une personne, qui a un métier, pas l’inverse. Le téléspectateur
peut attendre longtemps, mais je doute que nous voyons un jour “Le Maçon”,
ou “Le Comptable”! Finalement, ce groupe
social, qu’il faudrait baptiser un jour, est arrivé à dominer complètement
les tendances politiques qui se donnaient et qui se donnent encore l’étiquette
“la Gauche”. Le Partie Socialiste a toujours étaient le représentant
naturel des fonctionnaires, mais le Partie Communiste se forçait, par
une politique interne de discrimination positive, de maintenir la place
d’ouvriers et de paysans dans ces “instances dirigeants”. Le Secrétaire
Général était depuis longtemps originaire de la métallurgie, mais,
après Georges Marchais, cette dernière fleur aux origines marxistes du PC
est tombée, mort dans l’hiver gelé du mono-pensée qui descend comme
une calotte glacière sur la France. Voici donc, un groupe
homogène, massif, implanté partout dans le pays, qui domine le système
éducatif et est donc en mesure de produire directement des héritiers,
même pas besoin de “Jeunesse Hitlérienne”, qui possède ou contrôle
la majorité des médias, et qui est bien présent dans tous les niveaux du
gouvernement. En plus, la position de monopole dans de nombres secteurs
d'activité lui donne des moyens d’action tout à fait capable de défaire
un gouvernement, Juppé en a fait l’expérience, ou
contrecarrer les objectifs d’un autre, l’affaire Claude Allègre en est un
exemple. (3) Maintenant, on arrive au
“Pourquoi” Ce groupe se sent
actuellement attaqué par un mouvement contre les monopoles d’Etat et
la bureaucratie en générale. On parle beaucoup de
“l’exception française” et fustige d’une violence quasi raciste
les horribles “Anglo-saxons” - on peut se demander ce que le citoyen
moyen des USA, d’origine Irlandais, Italien, Hispanique ou Africain
penserait s’il savait qu’il était “Anglo-saxon”! Mais
l’exactitude et la vérité n’a pas d’importance quand on a le
sentiment de se battre pour sa survie dans un monde hostile. C’est la
tactique classique de tout tyran, créer et diaboliser un ennemi extérieur
pour mieux mobiliser les troupes. Le pouvoir dans l’Union
Européene n’est pas encore démocratique même dans le sens déjà
imparfait des démocraties parlementaires traditionnelles. Il reste
essentiellement dans les mains de la Commission Européenne, le Cours
Européenne et les nombres d’autres comités et commissions qui siège
un peu partout. Le Parlement Européen a un pouvoir théorique de
sanction mais il n’est que rarement employé. Entre gens biens, ayant
des intérêts communs, on s’arrange comme des “gentlemen”,
n’est-ce pas? Pas contre, le danger que ces institutions prendre un
aspect réellement démocratique, et on essaie de mettre fin à la
corruption dominant existe. Il est donc essentiel que tout ceux qui
trouvent leur bonheur, réel ou imaginé, dans la situation actuelle
investissent ces instances qui, par un curieux hasard, se trouvent
essentiellement dans une zone francophone; une alliance de fait et
potentiel existe entre les masses grises de bureaucrates européens, et
le groupe social français décrit plus haut. L’existence d’une
monnaie unique, étape essentiel dans la création d'un état unique,
fait partie de leur stratégie. Voilà une ébauche du pourquoi. (4)
Pourquoi ont-ils toujours caché leur jeu? C’est la question la
plus facile; s’ils avaient annoncé, directement, dès le début, que
l’objectif, à quelques décennie de deux horribles guerres mondiales,
mais d’origine européenne, de former une union politique avec les
ennemies d’hier, la réponse n’est pas difficile à deviner. C’est
encore plus vrai dans la mesure que quelques minutes de réflexion démontrent
que cette union risque justement d’être dominé par ces mêmes
ennemis! L’opinion publique acceptait des rapprochements économiques,
l’acier, l’agriculture, mais une grande majorité restait favorable
au maintient des gouvernements nationaux. (5) Pour ou contre une super puissance
Européen Peu de personnes
contestent l’utilité d’un Marché Européen Commun; il y aurait
pourtant des choses à dire au sujet d’un club des riches qui défende
les intérêts égoïstes des pays prospères d’Europe et semble
tourner le dos au tiers monde, en excluant leurs produits et qui, par
des subventions massif, inonde le monde avec ces surplus agricoles aux
prix de dumping. Le mal que ces pratiques fait aux agriculteurs des pays
pauvres a été démontré souvent, mais nos ténors de la “solidarité”
internationale ne semble pas les entendent. Mais cet argument est perdu
pour le moment, au moins jusqu’au jour que la misère poussera ces
pays à une explosion qui menacera le confort des nos pays tranquilles. Par contre, le débat
sur l’union politique d’Europe n’est pas encore tout à fait
tranché, bien que le rouleau compresseur est bien en route. Le carence
démocratique de l’UE a déjà été mentionné; n’aurait-il pas été
préférable de mettre en place les structures démocratique, y compris
régler le problème difficile de renverser la situation perverse actuel
ou l’administration domine les élus quand, de tout évidence, c’est
le contraire qu’il faut. Comment faire confiance à une Assemblée
Européenne qui n’est même pas capable de mettre de l’ordre à ce
niveau? Ensuite, est-ce que
‘big’ est vraiment ‘beautiful’? Est-ce que la vie dans des
petits états comme le Danemark, le Suisse, et le Pays Bas est vraiment
moins bien que dans les grands? Déjà dans les pays moyens comme la
France et Le Royaume Uni, beaucoup trouvent que le pouvoir est bien loin
du peuple, si on déplace le centre décision principale à un niveau fédérale,
est-ce qu’on va dans la bonne direction? La tendance générale dans
le monde semble être plutôt vers des pays plus petits. La réponse donnée par
les europhiles est le transfert de pouvoir vers les régions, est-ce que
ceci correspond à une réalité? L’exemple de la France semble
prouver le contraire. Depuis la décentralisation, les décisions
importantes, qui stimulent les débats et mouvements d’opinion, ont
toujours été prises au niveau national. Les régions ont certes su dépenser
des sommes importantes pour loger leurs assemblées mais leur utilité
n’est pas démontrée. Par contre, historiquement, la carte régionale
a souvent été jouée par des démagogues, qui ont su manipuler
habilement les jalousies et tensions ethniques et religieuses; les dernières
décennies du vingtième siècle ont fourni, malheureusement, de
nombreux exemples. L’autre argument,
curieusement employé par les mêmes personnes qui sont par ailleurs des
fervents anti-Américains (terme simpliste qui réduit l’entier
continent Américain aux seuls États Unis d'Amérique), est de prendre ce pays en
exemple (positive cette fois, mais ils ne sont pas à une contradiction
près). Mais si on considère que le “succès” économique de l’économie
Nord Américain est dû essentiellement à sa taille et sa monnaie
unique, pourquoi on ne mentionne pas le contre exemple de l’Union Soviétique?
‘Size counts*’, mais se n’est pas forcément le facteur essentiel.
Dans la même ligne, partout dans les USA on parle les mêmes langues
(l’anglais et l’espagnol), ce n’est ni le cas actuel ni
l’objectif en Europe. Egalement, il faut peut-être dire à ceux qui
utilisent cet argument, mais qui en France considère que un emploi pour
la vie dans la même ville fait partie des droits universels de
l’homme, que ce n’est pas tout à fait le cas outre Atlantique!
Est-ce que l’employée parisienne va accepter de se déplacer
en Slovénie quand les durs règles de la concurrence l’obligent? Une autre argument,
moins tangibles, mais pour moi important, est lié à la notion que
l’histoire possède une vitesse “naturelle” et que quand les
hommes essayent d’aller plus vite on risque de déséquilibrer tout,
avec des conséquences d’un gravité et un étendu qui dépasse
l’imagination des apprentis sorciers responsable (ou, souvent,
irresponsables). Deux exemples: (1) l’unification de l’Allemagne,
poursuivie avec succès par Bismarck - utilisant, d’ailleurs, les même
méthodes progressives qu’aujourd’hui - a probablement été une réussite
dans un premier temps, mais il a crée une unité avec des prétentions
et des capacités trop grandes pour l’espace que l’histoire lui
avait attribué. Le déséquilibre qui en a résulté a causé, entre
autres, la Guerre Franco-prussienne, la Première et deuxième Guerre
Mondiale, le fascisme, sans parler d’effets indirects, comme la Révolution
Russe! (2) La mise en place par les puissances impériales qui été La
Grande Bretagne et La France, d’un état patrie pour le peuple juif
semblaient un simple acte de justice pour aider un peuple meurtri, une
petite décision de rien du tout pour des pays habitués à disposer de
peuples et territoires à leur guise; qui imaginait les conséquences
tragiques qui n’ont toujours pas fini de fournir des rebondissements désastreux,
y compris pour les supposés bénéficiaires? L’histoire nous
apprenne que les empires en expansion ne s’arrêtent jamais spontanément.
Leur dynamique les pousse, une fois leurs limites “naturelles”
atteints - tous les petits pays ayants été absorbés - et ils arrivent
aux frontières de voisins plus importantes, de justement se mesurer à
ces voisins et, suite à un incident accidentel ou fabriqué, entrer en
conflit avec ces voisins. Est-ce que, en vue des horreurs des cinquante
dernières années, pas seulement dans les pays “instables”
lointains, mais en Europe même, nous pouvons vraiment affirmer que le
monde et les êtres humaines qui le constituent ont progressé
tellement, que l’avenir sera différent du passé? Juste quand une
guerre froide bipolaire viennent de disparaître, faut il tout faire
pour mettre en place une autre? Je n’arrive pas à me
convaincre que la nature humaine a avancé quand je regarde le
comportement des humaines “civilisés” en Irlande du Nord, dans les
stades de football britanniques, dans les banlieues de Paris ou
Strasbourg sans parler des Balkans, d’Israël, l’Iraq ou
l’Argentine. Au contraire, avec les moyens de propagande et de
manipulation de plus en plus sophistiqués, que l’objet même de ce
texte illustre, qui peut dire que quand l’Europe Unie atteindra une
puissance comparable aux USA, des démagogues zélés n’arriverait pas
à monter la sauce, comme on fait avec une facilité extraordinaire
autour des discussions sur le commerce international, par exemple. Les
issues sont de plus en plus complexes et les esprits de plus en plus
paresseux, on veut des réponses simples sans faire l’effort ni de
lecture ni de réflexion; les solutions simplistes de José Bové, Le
Pen et d’autres - on répartit le travail selon les cibles - passe
avec de moins et moins de difficulté. Les événements des derniers jours confirment d'un façon dramatiques ces craintes. On voit comment les rapports entre l'Europe et les USA se sont dégradés spectaculairement vite!Je crois qu’il existe
un doute, un danger, qui tourne au tour ce cette unification précipitée,
aggravé par la façon malhonnête de sa mise en place; comment peut-on
construire un avenir heureux pour l’Europe sur la base de mensonge et
mystification? Conclusion La mise en place de l’Euro fait partie d’un processus non-avoué, qui est en route depuis plusieurs années, dont l’objectif est l’unification politique d’Europe. Les principales instigateurs sont tous ceux qui travail, dans les instances européennes avec comme alliés ceux dans les pays constituants dont la subsistance dépend des finances publiques. Les Etats Unis d’Europe en préparation souffre d’un manque démocratique structurel qui devait être adressé avant tout transfert de pouvoir supplémentaire. Même si de telles modifications structurelles sont mises en place, la notion même d’une super-puissance européenne est dangereuse et inutile. On ne peut, en aucun cas, construire le bonheur des peuples sans leur accord, dans l’obscurité, le mensonge et par la manipulation. Rédigé le 19/2/2002 - Mis à jour le 19/3/2003 |
<---- |
|